A chaque saison électorale au Bénin, les données politiques changent. Personne n’ose décrire ou prédire à l’avance, avec précision, le visage ou l’issue des scrutins réalisés dans la perspective d’une alternance à la tête du pays. Et le schéma qui se profile à l’horizon de 2021 inquiète plus d’uns. Il s’agit d’une transition politique qui ouvrira certainement une nouvelle saison en matière de sponsoring politique. Si dans un passé récent, ce rôle de mécénat à distance était assuré par la métropole, c’est-à-dire, la France, la géopolitique électorale sur le continent noir devient désormais une affaire de complot et de complicité politique, impliquant des dirigeants africains et de richissimes hommes d’affaires peut-être hostiles aux modes de gouvernance de leurs pairs. A cet effet, le Bénin s’apprête à faire sa première expérience. Et pour cause, l’opposition béninoise multiplie les attaches du côté du Nigéria pour arracher le pouvoir au président Patrice Talon dont le premier mandat constitutionnel prend fin en avril prochain. Il fallait mettre tous les moyens à son profit pour l’empêcher de rempiler ceci, en dehors de toute profession de foi, fut-elle, basée sur un mandat unique. Dès lors, cette course à la succession, à première vue, légitime se transforme en un champ de bataille rangée. La gauche béninoise ne veut plus entendre parler de rupture. Pour elle, il n’y a pas de raison que le président Patrice Talon fasse un second mandat. Il fallait donc lui mettre les bâtons dans les roues, de manière à le contraindre au mandat unique. Un défi qui ne saurait être relevé en marge de l’espèce sonnante et trébuchante. Là-dessus, les opposants s’engagent dans un partenariat politique avec de grands hommes d’affaires nigérians qui sont prêts à accompagner leur projet politique. Mais comment ? A moins de neuf mois de l’échéance, les lois électorales en vigueur n’ont pas changé. Elles ne donnent aucune chance aux détracteurs de l’actuel locataire de la Marina, de compétir en 2021. Dès lors, on a des raisons de s’interroger sur le sponsoring financier que recherchent ardemment et activement les responsables politiques de l’opposition. En Afrique, lorsque la voie des urnes ne donne aucune garantie pour opérer l’alternance, on sait finalement l’option que recourent les « très fâchés » de la République. C’est de l’ordre normal des choses de voir le président Patrice Talon remettre en jeu son mandat constitutionnel, puisqu’au vu de la loi, il n’est pas disqualifié. Quand on sait que la question de la fermeture des frontières reste toujours d’actualité, les règlements de compte peuvent emprunter le chemin tortueux des vermines politiques