Il ne sert à rien de forcer le destin. Lorsque la nature ne vous fait pas roi, il vaut mieux abandonner le rêve. Tout béninois, épris de sensibilité devrait se faire des soucis pour l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, entré en politique par la force des choses. Mais des signes montrent qu’il s’est trompé de chemin. Lui dont l’énorme sacrifice financier ne lui a malheureusement pas ouvert les portes de la Marina. Si on doit comptabiliser tout ce que le géant de la volaille a dépensé dans la politique, l’homme de Djeffa aurait pu s’offrir la Maison Blanche ou l’Elysée. Sébastien Ajavon est véritablement obnubilé par le fauteuil présidentiel. Il y croit, comme fer, qu’il peut briguer la Magistrature suprême. Vœu légitime, vu que l’homme remplit tous les critères possibles pour conduire la destinée du pays. Mais le seul hic, c’est la constellation. Le seul adversaire de Sébastien Ajavon dans ce rêve impie, c’est la nature. Si l’argent pourrait faire roi, il n’y a pas de raison pour que le deuxième homme le plus riche du Bénin selon le Magazine Forbes, devienne président de la République. Lui qui s’était déjà maudit en déclarant au cours d’une émission télévisée à grande audience, qu’il ne fera jamais la politique. Ironie du sort, il s’y retrouve. Il a pris tellement goût au point de mettre sa fortune à contribution. Mais à l’allure où vont les choses, on est en droit de dire que le parcours est encore loin et jalonné d’embûches. Pour remonter aux dernières élections présidentielles, le promoteur de la société Comon/Cajaf devrait se rendre compte que c’est une autre étoile qui brille sur sa tête. Tellement il a mis la main à la poche qu’’n le voyait déjà président de la République. A l’époque, personne ne pourrait douter un instant que Sébastien Ajavon réaliserait le rêve de la Marina. L’homme aussi était très convaincu, vu les nombreuses adhésions à sa cause et la liesse populaire qui se dégageait au sein de l’opinion publique, au lendemain de l’annonce de sa candidature, cette journée du 03 janvier 2016. Devant lui, on ne voyait pas de concurrent, jusqu’au jour où, son frère d’arme, l’opérateur économique Patrice Talon entre dans la danse, le 12 janvier 2016 en proclamant sa candidature. Dès lors, on commence par parler de compétition, vu que le troisième larron, le candidat Lionel Zinsou était perçu comme un fauteur de trouble. Evidemment, le match s’est joué entre les deux grands fortunés du Bénin. Venu en troisième position de l’élection présidentielle et dans une posture de faiseur de roi, Sébastien Ajavon appelle ses militants à voter pour le candidat Patrice Talon au second tour. Une consigne de vote qui a fait bonne recette, puisque l’exilé politique rentré au pays trois ans après, ravit la vedette à ses concurrents et prend le pouvoir contre toute attente. Au sein de l’opinion publique, le duo Talon-Ajavon est perçu une aubaine pour remettre le pays sur orbite du développement. Mais très tôt, les deux hommes forts se brouillent. L’affaire des 18 kg de cocaïne qui serait découverts dans l’un des containers appartenant à la société Comon/Cajaf distance les relations. Pour se venger de ‘’ l’ennemi’’, Ajavon prend l’engagement de s’investir à fond dans la politique. Le parti Union Sociale Démocrate (USL) a été placé sous les fonts baptismaux. Mais très tôt, les déboires ont commencé. Depuis l’exil, le président Sébastien Ajavon perd le contrôle de la troupe. Le parti vacille. Cette jeune formation politique est destinée à une expérience de vie assez courte, tout comme la carrière politique de son promoteur qui est désormais contraint de déposer le tablier. Au sein de l’USL, la démobilisation est totale. Le parti n’inspire plus grand-chose auprès des militants, tout comme son président dont le nom s’efface de la mémoire collective des populations à la base. Peut-on déjà commencer par dire, Sébastien Ajavon, c’est fini ? A lui de venir situer les Béninois, comme il l’a fait ce 3 janvier 2016, quand il annonçait publiquement avec ferveur et une énergie débordante, son entrée sur la scène politique nationale.