Chaque régime politique au pouvoir s’offre sa spécificité. Celui en place depuis avril 2016 et ayant pour échéance avril 2021 fonctionne sur un mode de gouvernance qui ne court pas les rues. La discrétion en toute chose, quelles que soient les critiques et attaques perverses.
« Je voudrais qu’à la fin de mon mandat, les Béninois me portent en triomphe ». Ainsi paraphraser, cette déclaration faite par le président Patrice Talon n’a pas été perçue dans son premier sens. Certains sont allés trop vite en besogne en liant ces propos tenus par le locataire de la Marina à un bilan matériel. Mais à côté, il y a bel et bien une explication métaphysique que seuls, ceux qui détiennent le sixième sens, pourraient percevoir. Pour en décrypter, l’homme du 06 avril 2016 laissait insinuer que seuls les actes parleront au nom de son gouvernement. Le bavardage inutile, les facéties verbales et la politique du grand bruit qui caractérisaient les régimes politiques précédents n’auront leur place dans les options de développement définies au lendemain de la transition politique intervenue en avril 2016. Et cela se ressent dans les discours publics du chef de l’État, discours souvent court et précis. L’homme évite les longues rhétoriques, économisant le temps pour relever d’autres défis. Pas de populisme, de mythe de la personnalité. Les gros défis de développement sont perceptibles sans grand concert. Pas de charivari indescriptible. C’est sans tambour ni trompette que le Bénin se révèle. Vu de l’extérieur, on a comme impression que rien ne se passe dans le pays, mais à l’intérieur, les chantiers transforment radicalement le visage du Bénin. L’énergie n’est pas dépensée dans des verbiages creux et le fétichisme intellectuel. Celle-ci est plutôt concentrée pour des causes plus nobles. Un modèle de gouvernance qui doit faire cas d’école et inspirer les gouvernements successifs.