Après les législatives controversées d’avril 2019 : Talon cherche un dérivatif à ses ennuis

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Patrice_Talon

L’une des causes de la tension politique ayant conduit aux assises du dialogue politique national est bien évidemment les élections législatives non inclusives du 28 avril dernier. Tous les événements malheureux qui s’en sont suivis ont fait grise mine sur la stabilité politique et la cohésion sociale dans le pays. Dès lors, il fallait réfléchir à comment faire pour un retour au calme. Tel était donc l’idéal qui sous-tend le dialogue politique national qui s’est déroulé du 10 au 12 octobre dernier. En convoquant ces assises, le président Patrice Talon entend œuvrer au dégel des nombreuses tensions issues de l’exclusion de certaines formations politiques qui n’ont pas pu obtenir le fameux certificat de conformité. Inutile de refaire ici l’histoire. Ce qui est aujourd’hui important à retenir est qu’un acte vient d’être posé dans la perspective de taire les divergences issues du scrutin législatif dernier. Au sortir donc des trois jours qu’a duré le dialogue politique national, on devrait s’attendre à des actes qui montrent réellement une volonté de renforcer davantage l’héritage démocratique dont les piliers s’érodent suite aux effets corrosifs provoqués par la politique de la ruse et de la rage. La formule proposée par le président Patrice Talon pourra-t-elle faire bonne recette ? Il faut quand même reconnaître à l’homme d’avoir initié quelque chose. Le rapport synthèse remis en mains propres contient des recommandations. Celles-ci sont en grande partie d’ordre politique. Dès lors, on s’interroge sur la bonne foi du chef de l’Etat à satisfaire aux nombreuses doléances faites à son endroit par les partis politiques présents à ce dialogue. La première bonne nouvelle, c’est que l’homme s’y met déjà. Juste au lendemain de la possession du rapport de synthèse des assises du dialogue politique national, le président Patrice Talon a entamé les concertations avec certaines institutions de la République. D’abord c’est la deuxième plus grande institution de l’Etat, l’Assemblée nationale qui a eu le privilège d’échanger avec le locataire de la Marina sur le contenu dudit rapport et les modalités de sa mise en œuvre. Les membres du bureau de l’Assemblée nationale, les présidents des commissions de l’institution parlementaire ainsi que ceux des groupes parlementaires ont déjà une idée des orientations possibles à donner au rapport de synthèse issu des assises du 10, 11 et 12 octobre dernier. Pour un profane de la scène politique nationale, le président Patrice Talon pourrait être perçu comme un héros ou un démocrate soucieux de la paix et la stabilité politique dans le pays. Par contre, pour un observateur averti, la démarche du chef de l’Etat apparaît comme une trouvaille pour camoufler des erreurs commises par le passé. A y voir clair, le dialogue politique national et tous les actes qui vont suivre relèveraient d’un détournement des esprits des douleurs réels. Ce serait juste une échappatoire pour amortir les tensions sociales et politiques qui prennent des dimensions inquiétantes, pour se racheter et surtout soigner son karma. Comme quoi, celui qui urine doit s’attendre à ce que les dernières gouttes reviennent entre ses jambes. Quand on analyse bien les recommandations contenues dans le rapport de synthèse, aucune d’elles ne pourraient être satisfaite. Il fallait trouver une formule pour jouer au dilatoire. Celle trouvée par le président Patrice Talon est ingénieuse, mais se révèle le grand chemin des vaches, c’est-à-dire, déjà connue de tout le monde.    

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