Le Bénin est en deuil. Albert Tévoédjré a cédé le tribut à l’humanité ce matin à l’âge de 90 ans. Le ‘’Renard de Djrèrègbé’, comme on l’appelle affectueusement a cassé la pipe en pleins ennuis judiciaires.
Rapporteur général de la Conférence des Forces Vives de la nation de février 1990, ancien ministre, fonctionnaire international, intellectuel chevronné, acteur politique très rusé et devenu frère Melchior au crépuscule d’une carrière professionnelle assez dense, grand écrivain de son temps et ancien médiateur de la République, celui de qui nous devons des ouvrages tels que : ‘’ Par delà toutes frontières ‘’, ‘’ Contribution à une synthèse sur le problème de la formation des cadres africains en vue de la croissance économique ‘’, Albert Tévoédjrè a été aussi l’initiateur du Symposium sur le cinquantenaire des indépendances en Afrique et notamment au Bénin. Ancien membre du Haut Conseil de la République et invité en qualité de personnalité ressource à la Conférence des Forces vives de la Nation du Bénin dont il a été chargé de présenter le Rapport général, Albert Tévoédjrè a été sans doute l’homme de tous les régimes, à l’exception de celui de la Rupture. Depuis 1990, il s’est impliqué dans la vie politique nationale, militant au sein des formations politiques telles que : Notre Cause Commune (NCC) et ensuite le parti Ensemble. Député et plusieurs fois ministres sans oublier ses nombreuses missions à l’étranger, le premier médiateur de la République quitte la scène politique la tête entre les jambes. Cet intellectuel bon teint a servi la démocratie béninoise avec foi et dévouement. De lui, l’opinion publique retient le récit de ‘’ l’œil de la conscience ‘’ rapporté dans les saintes écritures et mettant en scène deux frères, Abel et Caen.